"La douceur de la mer un jour de printemps calme
quand les vagues sont sages et parlent presque bas
Le soleil va se coucher tard sans faire son théâtre
et la marée basse réfléchit un moment
La douceur du feu de bois au crépuscule
quand on l'a allumé il y a déjà longtemps
La chambre est réchauffée le gros bois a brûlé
mais on a bien le temps de remettre des bûches
Dans le quatuor le mouvement lent Un chant
de bonheur suspendu Une mélancolie qui sourit
L'archet hésite et ralentit encore parce qu'il sait qu'à la fin
le cœur aurait voulu qu'il n'y ait pas de fin
Ou la fauvette après l'ondée qui a tout fait reluire
son chant léger qui dit merci à la très brève pluie
d'avoir rafraîchi l'air sans avoir tout trempé
Et parfois la douceur qui passe une main douce
sur le front de celui qui ne l'attendait pas."
Claude Roy . La douceur du temps. Paris, 9 juin 1992
Toutes les saisons de la vie possèdent leur saveur. Je suis sous
le charme de la mienne, bien rendu par ce beau texte de Claude
Roy.
Lu dans:
Claude Roy. Les rencontres des jours. NRF Gallimard. 1995. p.91,92
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