"Puis on emplit les tasses et l'on boit. 0 nectar! Les petites feuilles membraneuses demeurent suspendues comme des nuages s'écaillant dans un ciel serein ou flottent comme des nénuphars sur un étang d'émeraude. C'est un tel breuvage qu'évoquait Lo Tong, poète Tang, lorsqu'il écrivait: « La première tasse humecte mes lèvres et mon gosier, la deuxième rompt ma solitude, la troisième fouille mes entrailles mises à nu et y débusque mille volumes d'étranges idéogrammes, la quatrième suscite une légère sueur - et tout le noir de ma vie se dissout à travers mes pores. A la cinquième tasse, je suis purifié; la sixième m'expédie au royaume des Immortels. La septième - ah, je ne saurais en absorber davantage! Je sens seulement un souffle de vent frais gonfler mes manches. (..) Ah! Laissez-moi chevaucher cette douce brise et m'envoler loin d'ici! "
Lou Yu. Tch'a king. Le Code du thé.
Lu dans :
Okakura Kakuzô. Le livre du thé. Ed. Philippe Picquier. 1996. 172 pages. Extrait p. 46
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