Tu te crois seul et puis quelqu’un
se tient debout dans l’embrasure de l’aurore.
Il ne dit rien.
« Je suis un homme de passage. »
Gilles Baudry
Un court film publicitaire créé pour une compagnie d'assurance
avait réuni autour d'un jeune couple tout ceux qui avaient, à un moment
précis de leur existence, compté pour eux. Rencontres d'une heure ou
d'un mois, et plus si affinités, de tous âges, dans le cadre familial,
professionnel, amical, anciens propriétaires de la maison familiale,
pédiatre, confidents d'une soirée, épicier du quartier, moniteur d'école
de conduite, chauffeur de bus scolaire, instit, balayeur de la rue.
Rédigeant ce billet me revient en mémoire un agent de police en cape et
casque, sosie de l'Agent 15 de Quick et Flupke, qui à l'âge de mes trois
ans m'avait sauvé la vie en s'interposant devant un camion descendant
la rue Wayez. Un moment inadvertance de mes parents, et j'allais me
faire renverser sans l'ombre d'un doute. Qu'est devenu ce brave gardien
de la paix sans lequel je ne serais sans doute plus là? Il ne faut pas
nécessairement être le héros de Sur la route de Madison pour compter
dans une existence, modestement et souvent même à notre insu. N'être que
de passage donne à la rencontre une intensité que n'atteindra pas
l'usure du temps, et la rend précieuse.
Lu dans:
Gilles Baudry. Il a neigé tant de silence. L'étranger Ed Rougerie 1985
Gilles Baudry. Il a neigé tant de silence. L'étranger Ed Rougerie 1985
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