"Je les gronde, les traite de chiens trouillards.
Ils remuent la queue joyeusement.
Sont-ils mes chiens ou suis-je leur humain?"
Sue Hubbell
A la mort du vieux chien de famille, il y a une quinzaine d'années,
la maison perdit une sorte de légèreté. Le soir, l'heure du retour
n'était plus égayée par ses japperies, ses rotations sur soi-même pour
attraper sa queue, ses glapissements célébrant une vie conjuguée au
plaisant. J'étais le maître, il était le chien mais nul n'en ignorait la
part de posture. On rangea écuelle, panier, os en peau, plus de poils à
aspirer, plus d'odeur, et deux degrés de légèreté dans l'air de moins
au thermostat. Il n'en vint pas d'autre, les enfants envolés quasi au
même moment ayant emporté tous les souvenirs communs. Et nous, pas moins
heureux pour autant, mais juste un peu moins gais.
Lu dans:
Sue Hubbell. Une année à la campagne. Vivre les questions. Gallimard. 1994. Folio. 272 pages.
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