"Le ciel est dégagé au lever du jour et il fait très froid. Les carreaux de la chambre sont un peu bariolés de glace. Le vent s’élève d’ouest/nord ouest, glacial. Le soleil sort lentement derrière les arbres et maisons, ne montant pas encore bien droit dans l’atmosphère et on ne ressent un peu le réchauffement que vers 11 h, mais alors montent de l’ouest de hautes brumes blanches qui envahissent peu à peu le bleu du ciel. Celles-ci cachent progressivement le rayonnement du soleil qui était très apprécié. Le temps se grisaille de plus en plus et il passe des flocons de neige après-midi."
A. Michard.
Il est mille manières de vivre le climat, et autant d'écrire la
météo. Le Journal dans lequel Adolphe Michard note chaque jour les
occupations, les dépenses, les rencontres et aussi le temps qu’il a fait
dans un hameau de la Creuse va devenir pour lui une activité à part
entière, insérée dans l’enchaînement des tâches quotidiennes. Cette
activité lui a valu à la longue le statut d’un mémorialiste, et on vient
du voisinage le consulter quand on a besoin de dater un événement
marquant, notamment un décès ou un fait insolite, tel le passage, une
année, d’un cygne noir sur la rivière. La mémoire des simples.
Lu dans:
Solange Pinton. Les humeurs du temps. Journal d'un paysan de la Creuse. Dans Ethnologie française 2009/4 (Vol. 39). Pages 587 à 596
Solange Pinton. Les humeurs du temps. Journal d'un paysan de la Creuse. Dans Ethnologie française 2009/4 (Vol. 39). Pages 587 à 596
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire