01 janvier 2020

Chemins noirs, page blanche


"Une seule chose était acquise, on pouvait encore partir droit devant soi et battre la nature. Il y avait encore des vallons où s'engouffrer le jour sans personne pour indiquer la direction à prendre, et on pouvait couronner ces heures de plein vent par des nuits dans des replis grandioses. Il fallait les chercher, il existait des interstices. Il demeurait des chemins noirs. De quoi se plaindre ?"          
                                Sylvain Tesson . Sur les chemins noirs


Après avoir tutoyé la mort suite à une chute stupide, cassé de partout, en guise de revalidation Sylvain Tesson part à la rencontre d'une France sauvage, bizarre et méconnue. Ces "chemins noirs" que plus personne n'emprunte, vastes territoires non connectés qui ont miraculeusement échappé aux assauts de l'urbanisme et de la technologie, sont l'occasion d'une reconquête solitaire des possibilités méconnues que chaque vie recèle. A l'aube de l'an neuf, il fait bon se rappeler qu'à l'instar de ces chemins perdus rien n'est programmé car  "de tous les millénaires passés ou à venir, aucun jour ne se clone» (Jim Harrison). Demain nous fait le cadeau d'une page blanche. 




Lu dans:
Sylvain Tesson. Sur les chemins noirs. NRF. Blanche. 2016. 144 pages
Jim Harrison. Une heure de jour en moins. Traduction: Brice Matthieussent. Flammarion. Littérature étrangère. 2012. 200 pages.

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