"Une seule chose était acquise, on pouvait encore partir droit devant soi et battre la nature. Il y avait encore des vallons où s'engouffrer le jour sans personne pour indiquer la direction à prendre, et on pouvait couronner ces heures de plein vent par des nuits dans des replis grandioses. Il fallait les chercher, il existait des interstices. Il demeurait des chemins noirs. De quoi se plaindre ?"
Sylvain Tesson . Sur les chemins noirs
Après avoir tutoyé la mort suite à une chute stupide, cassé de
partout, en guise de revalidation Sylvain Tesson part à la
rencontre d'une France sauvage, bizarre et méconnue. Ces "chemins
noirs"
que plus personne n'emprunte, vastes territoires non connectés qui
ont miraculeusement échappé aux assauts de l'urbanisme et de la
technologie, sont l'occasion d'une reconquête solitaire des
possibilités méconnues que chaque vie recèle. A l'aube de l'an
neuf, il fait bon se rappeler qu'à l'instar de ces chemins perdus
rien n'est programmé car "de tous les millénaires passés
ou à venir, aucun jour ne se clone» (Jim Harrison). Demain
nous fait le cadeau d'une page blanche.
Lu dans:
Sylvain Tesson. Sur les chemins noirs. NRF. Blanche. 2016. 144 pages
Jim Harrison. Une heure de jour en moins. Traduction: Brice Matthieussent. Flammarion. Littérature étrangère. 2012. 200 pages.
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