03 octobre 2010

C'est pour du rire

"Reprenant mon vélo, hier soir, et longeant les grilles de Roland-Garros, je parvins à la partie des jardins où demeurent des courts de location municipaux et mon attention fut attirée par les éclats de rire et les exclamations joyeuses de deux jeunes joueurs en train de se renvoyer la balle assez maladroitement. Je pris conscience que cela faisait plusieurs heures que je n'avais entendu ni entrevu quiconque rire sur un court de tennis ! "
Denis Grozdanovitch
Denis Grozdanovitch, ancien joueur de tennis professionnel lui-même (champion de France junior en 1963) aurait-il la nostalgie de cette "insoutenable légèreté de l'être" (du roman éponyme de Kundera) qui se perdrait avec l'âge et les enjeux? Enfants, nous en avions déjà bien saisi la portée quand nous édictions doctement "cette fois, c'est pour du rire" avant les parties où nous voulions vraiment nous éclater, annonçant un définitif "maintenant c'est pour de bon" quand nous estimions qu'il était temps d'en découdre. Depuis, c'est souvent "pour de bon", à Roland-Garros comme ailleurs.
Lu dans:
Denis Grozdanovitch. L'art difficile de ne presque rien faire. Denoël 2009. Folio 5112. 355 pages. Extrait p.278

1 commentaire:

nana a dit…

Merci pour toutes vos douces pensées du matin qui remettent souvent nos pendules à l'heure...
Grâce à vous, j'ai relu Olivier Sacks, lu Annie Ernaux (La place), Ce que le jour doit à la nuit de Khadra, découvert Dominique Loreau... J'en oublie, c'est sûr!

J'ai emprunté L'art difficile de ne presque rien faire à la bibliothèque, et nous le lisons donc ensemble, à quelques pages d'intervalle...

à un de ces matins!

muriel