01 novembre 2009

La frontière de l'humain

"Quand on pense à quel point la mort est familière, et combien totale est notre ignorance, et qu'il n'y a jamais eu aucune fuite, on doit avouer que le secret est bien gardé !"
Vladimir Jankélévitch

Encore quelques réflexions pour temps de fête des morts. Une photo, publiée dans le numéro de novembre du National Geographic, met à mal notre le présupposé que la race humaine est la seule à pleurer ses semblables. On y voit le cadavre de Dorothy, femelle chimpanzé de 40 ans, enterrée en présence d'un groupe de ses semblables. Leur silence, exceptionnel dans leur comportement quotidien, est interprété dans ce cas précis par le photographe comme signe d'émotion et de respect. La frontière de l'humain est ténue. Prolongeant cette réflexion, on appréciera que Dorothy fut faite orpheline bébé par un braconnier, et ensuite recueillie par un humain qui lui fit boire des bières et fumer des cigarettes pour amuser les touristes. Il est des jours où je préfèrerais qu'on me range chez les chimpanzés ou les bonobonos.
Lu dans:  
La Mort, Vladimir Jankelevitch, Flammarion, Champs, 2008.

Aucun commentaire: