"Lutter contre le vieillissement c’est, dans la mesure du possible, ne renoncer à rien. Ni au travail, ni aux voyages, ni aux spectacles, ni aux livres, ni à la gourmandise, ni à l’amour, ni au rêve. Rêver, c’est se souvenir tant qu’à faire, des heures exquises. C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent. C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie."
Bernard Pivot
Dix fois au moins, les médecins et sa famille lui ont suggéré d'entrer en maison de repos, "t'auras plus de courses à faire, de ménage quotidien, plus de feu en plein hiver, t'auras plus souci de rien, tu verras, tu seras bien", comme le chantait l'ami Ferrat. La voix de la raison se perd dans le sable. Hier matin dimanche, je l'ai entrevue avec son caddie attendant le bus à destination du marché du Midi, où elle s'achète chaque semaine l'un ou l'autre produit de sa Grèce natale trouvé nulle part ailleurs. Court moment de sa semaine où elle a vingt ans, le dos libre et les rêves plein la tête. Il est des déraisons contre lesquelles on ne peut rien faire.
Lu dans:
Bernard Pivot. Les mots de ma vie. Albin Michel. 2011. 336 pages.
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