"Et tant pis pour ceux qui s'étonnent
Et que les autres me pardonnent,
Mais les enfants ce sont les mêmes,
A Paris ou à Göttingen.
O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Et lorsque sonnerait l'alarme,
S'il fallait reprendre les armes,
Mon coeur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen."
Barbara
Commémorer n'est pas fêter, et l'émotion ressentie lors des cérémonies
en Normandie en témoigne . Distingue-t-on encore deux camps, 80 ans plus
tard, pauvres gosses. Ils gisent là, nus sans casque, ni armes, ni
uniformes, étendus dans les gravats, le sable des plages, les pelouses
immaculées des cimetières militaires. Rien ne les distingue, leurs
traits sont les mêmes, et leur infinie jeunesse. Ils sont des milliers à
reposer à jamais, les commémorés de ce 6 juin et les ignorés des
conflits contemporains. D'autres les suivront tant est éternelle la
folie des hommes, qui parvient à enrôler les uns contre les autres dans
des conflits qu'ils n'ont pas demandés des combattants qui avaient l'âge
de nos petits-enfants et à qui fut volée leur jeunesse. On rêve de
joutes au Colisée entre seuls chefs de guerre, quelques dizaines face à
quelques dizaines, chef contre chef, médailles contre médailles, jusqu'à
l'épuisement extrême. Débouchant sur un armistice sans qu'il y ait eu
massacre de masse. Les diplomates se mettraient ensuite à table,
experts en frontières et compromis, pour terminer ce par quoi il eût
fallu commencer.
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