"Telle une fleur
qui là de l'arbre tombe
chantant le vide
Que sont nos certitudes?»
Liam
Au Japon le jour de la défloraison des cerisiers porte un joli nom "Mono
no aware" (la beauté de ce qui ne dure guère) et est un jour férié.
Dans ma rue, un cerisier du Japon, magnifique, commence à perdre ses
fleurs en une pluie rose sur le trottoir. Une dame sans âge, ni fine, ni
parfumée, ni habillée avec une particulière élégance, pas riche sur
elle, une habitante de mon quartier quoi dont la banalité m'émeut, a
sorti son smartphone pour photographier l'instant, suivi d'un selfie où
elle tente de s'immortaliser devant l'arbre qui pleure. Le cliché est
mal centré, elle ne parvient pas à superposer son visage et la chute des
pétales, je l'aide pour la photo. Moment magique, une minute dans une
journée tissée des petites difficultés du quotidien pour nous rappeler
que si la perfection, l'élégance, la richesse, l'intelligence, les
parfums subtils sur les habits chics ne sont pas idéalement répartis, la
capacité de cueillir la beauté reste donnée à tout le monde. Ou comment
introduire la philosophie dans le quotidien.
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