"Beauté
perdue comme une graine livrée aux vents aux orages
ne faisant nul bruit souvent perdue
mais elle persiste à fleurir au hasard ici là
nourrie par l'ombre accueillie par la profondeur.
Légère frêle presque invisible
apparemment sans force exposée abandonnée livrée
une fleur s'ouvre au versant des montagnes.
Cela est persiste contre le bruit la sottise
tenace parmi le sang et la malédiction
ainsi l'esprit circule en dépit de tout. "
Philippe Jaccottet
Ce matin au réveil nos voisins nous surprennent, printaniers. Le
premier entame la grande taille végétale de son jardin envahi par la
broussaille. Tout y passe, du gazon aux arbres, le repiquage de bulbes,
l'achat de plantes vivaces. Une transformation inattendue d'un espace
devenu déprimant en un jardin à la Monet (enfin, presque). Le second
remet à neuf, tout blanc, tout beau, une façade défraichie qui
s'écaillait. Elle reflète désormais le soleil sur notre terrasse, pur
bonheur.
Lu dans:
Philippe Jaccottet. La Semaison. Carnets 1954-1967. 1962, in La Pléiade. Paris. 2014. Extrait page 365 et 366.
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