"Je ne sais pas pourquoi
cette mélodie me fait penser à Chopin
je l'aime bien, Chopin
je jouais bien Chopin
chez moi à Varsovie
Varsovie une place peuplée de pigeons
une vieille demeure avec pignon
un escalier en colimaçon
et tout en haut mon professeur (..)
Des pas qui claquent
des murs qui craquent
des pas qui foulent
des murs qui croulent
pourquoi?
Des yeux qui pleurent
des mains qui meurent
des pas qui chassent
des pas qui glacent
pourquoi
le ciel est-il si loin de nous?
Le Pianiste de Varsovie. Pierre Delanoë, Gilbert Bécaud. 1956
Une maison dévastée dans un quartier détruit, le 5 mars à Bila
Tserkva, près de Kiev. Seul le piano blanc d'Irina Maniukina au
cœur du salon, a survécu aux bombardements. En guise d'adieu avant
l'exil, la pianiste égrène quelques notes. D'instinct elle a
choisi une composition de Chopin, La Harpe éolienne (Études op.
25, n°1 en la bémol majeur). Ce choix ne doit rien au hasard, lié
à l'exil de Chopin quittant sa Pologne natale après l'écrasement
de l'insurrection de Varsovie en 1830, réprimée par l'armée
russe. Désaccordé, le piano réécrit une mélodie d'une intensité
désarticulée à l'image du drame qui se vit, et que la pianiste
poursuit comme pour signifier ce qu'un conflit destructeur peut
faire d'une œuvre, et de la vie.
Voir la vidéo: https://youtu.be/DDUdK5SYa7w
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire