20 mars 2022

Quelques notes avant l'exil

 

"Je ne sais pas pourquoi
cette mélodie me fait penser à Chopin
je l'aime bien, Chopin
je jouais bien Chopin
chez moi à Varsovie

Varsovie     une place peuplée de pigeons
une vieille demeure avec pignon
un escalier en colimaçon
et tout en haut mon professeur (..)

Des pas qui claquent
des murs qui craquent
des pas qui foulent
des murs qui croulent
pourquoi?

Des yeux qui pleurent
des mains qui meurent
des pas qui chassent
des pas qui glacent
pourquoi
        le ciel est-il si loin de nous?

    Le Pianiste de Varsovie. Pierre Delanoë, Gilbert Bécaud. 1956




Une maison dévastée dans un quartier détruit, le 5 mars à Bila Tserkva, près de Kiev. Seul le piano blanc d'Irina Maniukina au cœur du salon, a survécu aux bombardements. En guise d'adieu avant l'exil, la pianiste égrène quelques notes. D'instinct elle a choisi une composition de Chopin, La Harpe éolienne (Études op. 25, n°1 en la bémol majeur).  Ce choix ne doit rien au hasard, lié à l'exil de Chopin quittant sa Pologne natale après l'écrasement de l'insurrection de Varsovie en 1830, réprimée  par l'armée russe. Désaccordé, le piano réécrit une mélodie d'une intensité désarticulée à l'image du drame qui se vit, et que la pianiste poursuit comme pour signifier ce qu'un conflit destructeur peut faire d'une œuvre, et de la vie.


Voir la vidéo: https://youtu.be/DDUdK5SYa7w
 

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