"Mais les rêves
tous ces rêves que l'on croyait perdus
il suffit d'une étincelle pour que tout à coup
ils reviennent de plus belle au plus profond de nous
tous ces rêves nous élèvent et nous font aimer la vie."
Pierre Rapsat. 2001
Eh oui, nous gardons tous une vieille Simca rouillée dans nos têtes à souvenirs.
L'évocation de ma première Deuche a réveillé la ruche, alignant en un
long poème le meilleur de nos vingt ans. Allez, on compile avec
allégresse.
"Moi c’était une coccinelle. / Moi, c'était une Simca 1100. / Moi
aussi ! Ma première voiture était une Simca 1100 un peu rouillée, mais
je l’adorais. / Hommage aussi à la Simca 1100 de Marc, la R4 de Michel qui nous a
conduits à cinq avec nos bagages, d'une traite jusqu'à Taizé, comment
avons-nous fait? / Moi ce fut une DKW junior 3 temps 3 cylindres, sur
laquelle j'ai passé plus de temps que sur ma femme, une originale qui
fut quand même l'ancêtre des Audis (la DKW, pas ma femme). / Que de
beaux souvenirs partagés! On était une bande, Anton, Ivan, Boris et moi,
on croyait que c'était
pour la vie, qu'êtes-vous devenus? Et cette légèreté, cette insouciance,
qui leur a mis des cales aux pieds? / Nous avons connu les mêmes
bonheurs avec une Deuche jaune canari durant nos premières années de
rencontre, rachetée aux parents la veille de notre mariage pour partir
en voyage de noces. J’en garde une vraie nostalgie positive. C’est
aussi, et de loin, la voiture que j’ai préférée. / Mais non, moi ce fut
aussi une vieille 2cv, mais qui tombait toujours en panne lors de notre
voyage de noces en Espagne. / Très beau et très juste, merci pour ce
coin de paradis dans ce monde difficile, on ne regrette pas d'avoir vécu quand on repense à tout cela . /
Nous , ce fut une vieille Dyane qui nous a emmenés sur les chemins de
l’évasion vers ce camp louveteaux où nous étions intendants, nos
premières vacances à deux. La montée après Namur, en deuxième vitesse,
était insurmontable tant nous étions chargés, c’était comme si on
escaladait l’Everest. / Celle dont je parle était jaune aussi , achetée
à 30.000 kilomètres au compteur, revendue cinq ans plus tard à 130.000
pour la même somme. En ces temps-là, acheter une deux poils était un
investissement, pas une dépense. / Oui, oui, bien sûr si je m'en
souviens mais d'un jaune moins trash, un jaune usé mais elle était tout
aussi sympa. / Ah le bruit reconnaissable entre tous de son moteur, son
changement de vitesse en forme de H au volant, ses plaisanteries quand
on sortait la manivelle, sa version cabriolet et les trajets jusqu'à
Louvain qui n'était pas encore Leuven, par la route buissonnière qui
passait par Tervueren pour me conduire dans un nouvel univers. / C'était
au temps de ces petites bulles de folie improvisées, juste pour le
plaisir d'être là, ensemble. Mais c'est quand-même bien d'avoir vécu ça,
les rêves sont en nous, il suffit d'une étincelle pour que tout à coup
ils reviennent de plus belle, merci Pierre [Rapsat]. / Comment rêvent
ceux qui ont 20 ans aujourd'hui? /
Que cela fait du bien à lire ...
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