23 mars 2022

Il suffit d'une étincelle



"Mais les rêves    
tous ces rêves que l'on croyait perdus
il suffit d'une étincelle pour que tout à coup
ils reviennent de plus belle     au plus profond de nous
tous ces rêves nous élèvent     et nous font aimer la vie." 
                        Pierre Rapsat. 2001

 



Eh oui, nous gardons tous une vieille Simca rouillée dans nos têtes à souvenirs. L'évocation de ma première Deuche a réveillé la ruche, alignant en un long poème le meilleur de nos vingt ans. Allez, on compile avec allégresse.

"Moi c’était une coccinelle. / Moi, c'était une Simca 1100. / Moi aussi ! Ma première voiture était une Simca 1100 un peu rouillée, mais je l’adorais. / Hommage aussi à la Simca 1100 de Marc, la R4 de Michel qui nous a conduits à cinq avec nos bagages, d'une traite jusqu'à Taizé, comment avons-nous fait? / Moi ce fut une DKW junior 3 temps 3 cylindres, sur laquelle j'ai passé plus de temps que sur ma femme, une originale qui fut quand même l'ancêtre des Audis (la DKW, pas ma femme). / Que de beaux souvenirs partagés! On était une bande, Anton, Ivan, Boris et moi, on croyait que c'était pour la vie, qu'êtes-vous devenus? Et cette légèreté, cette insouciance, qui leur a mis des cales aux pieds? / Nous avons connu les mêmes bonheurs avec une Deuche  jaune canari durant nos premières années de rencontre, rachetée aux parents la veille de notre mariage pour partir en voyage de noces. J’en garde une vraie nostalgie positive. C’est aussi, et de loin, la voiture que j’ai préférée. / Mais non, moi ce fut aussi une vieille 2cv, mais qui tombait toujours en panne lors de notre voyage de noces en Espagne. / Très beau et très juste, merci pour ce coin de paradis dans ce monde difficile, on ne regrette pas d'avoir vécu quand on repense à tout cela . / Nous , ce fut une vieille Dyane qui nous a emmenés sur les chemins de l’évasion vers ce camp louveteaux où nous étions intendants, nos premières vacances à deux. La montée après Namur, en deuxième vitesse, était insurmontable tant nous étions chargés, c’était comme si on escaladait l’Everest. /  Celle dont je parle était jaune aussi , achetée à 30.000 kilomètres au compteur, revendue cinq ans plus tard à 130.000 pour la même somme. En ces temps-là, acheter une deux poils était un investissement, pas une dépense. / Oui, oui, bien sûr si je m'en souviens mais d'un jaune moins trash, un jaune usé mais elle était tout aussi sympa. / Ah le bruit reconnaissable entre tous de son moteur, son changement de vitesse en forme de H au volant, ses plaisanteries quand on sortait la manivelle, sa version cabriolet et les trajets jusqu'à Louvain qui n'était pas encore Leuven, par la route buissonnière qui passait par Tervueren pour me conduire dans un nouvel univers. / C'était au temps de ces petites bulles de folie improvisées, juste pour le plaisir d'être là, ensemble. Mais c'est quand-même bien d'avoir vécu ça, les rêves sont en nous, il suffit d'une étincelle pour que tout à coup ils reviennent de plus belle, merci Pierre [Rapsat]. / Comment rêvent ceux qui ont 20 ans aujourd'hui? /

Que cela fait du bien à lire ...


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