"Foyer" est un mot que j'aime employer, car il réunit à la fois l'amitié, la chaleur et la proximité.
Ivan Illich
C'est comme si le temps s'était arrêté. Quelques bouts de bois
rassemblés font un feu, quelques notes murmurent une musique, quelques
rondins dessinent une scène. On pressent sans le dire qu'on vit un
moment rare, et que l'absence de mots n'est pas du silence mais une
infinie présence. C'est la fin d'une histoire commune, cette heure où le
jour hésite à basculer dans la nuit et qu'il importe de célébrer. On a
allumé les brindilles à la loupe, concentrant les derniers feux du
soleil en un foyer incandescent. C'est comme une famille, presque mieux,
et on laisserait tout son héritage pour que ce moment se prolonge.
Dernier chant, quelques notes de flute scellent ce qui s'est vécu. On
rassemble les braises, chacun s'enroule dans sa couverture et la nuit
nous enveloppe dans nos rêves.
Lu dans:
Jean-Michel Djian. Ivan Illich - L'homme qui a libéré l'avenir. Seuil. 2020. 240 pages. Extrait p. 224
Jean-Michel Djian. Ivan Illich - L'homme qui a libéré l'avenir. Seuil. 2020. 240 pages. Extrait p. 224
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