08 février 2021

On allait vers l'été

 

 "Y aura-t-il un été cette année?"
                Rebecca. 4 ans.



Comme le note avec justesse Paolo Rumiz "il a quatre ans et chaque soir adore qu'on lui rappelle les anciennes vacances passées avec ses parents. La Sicile, la petite maison sur la mer à Chypre, la Hollande dans la remorque tirée par une bicyclette. C'est ce qui le tranquillise le mieux et il s'endort aussi sec. Les petits ont besoin d'être rassurés pendant cet état d'urgence, même s'ils ont l'air de le prendre par-dessus la jambe. Ils peuvent très bien s'amuser toute la journée et puis, pendant la nuit, crac, ils recommencent à faire pipi au lit. Leur problème, c'est : que va-t-il se passer demain ? N'ayant pas de lointains souvenirs pour les ramener à des temps normaux, ils se demandent si le caractère exceptionnel du temps présent ne va pas devenir définitif."

Et puis il y a ceux qui sont nés durant la pandémie, ou juste avant, et pour qui l'anormal est normal. Notre dernier petit-fils, 18 mois, a tellement bien assimilé les gestes barrières lors de sa fréquentation de la crèche qu'il nous tend le poing fermé pour toucher le nôtre en guise de bonjour ou d'au revoir. C'est mignon, et le sourire qu'il arbore dénote bien l'absence totale de frustration ou de souffrance, peut-être serions-nous bien inspirés de nous en imprégner.

 

Lu dans:
Paolo Rumiz. On dirait que l'aube n'arrivera jamais. Arthaud. 2020. 200 pages. Extrait p. 76

Aucun commentaire: