"Y aura-t-il un été cette année?"
Rebecca. 4 ans.
Comme le note avec justesse Paolo Rumiz "il a quatre ans et chaque
soir adore qu'on lui rappelle les anciennes vacances passées avec ses
parents. La Sicile, la petite maison sur la mer à Chypre, la Hollande
dans la remorque tirée par une bicyclette. C'est ce qui le tranquillise
le mieux et il s'endort aussi sec. Les petits ont besoin d'être rassurés
pendant cet état d'urgence, même s'ils ont l'air de le prendre
par-dessus la jambe. Ils peuvent très bien s'amuser toute la journée et
puis, pendant la nuit, crac, ils recommencent à faire pipi au lit. Leur
problème, c'est : que va-t-il se passer demain ? N'ayant pas de
lointains souvenirs pour les ramener à des temps normaux, ils se
demandent si le caractère exceptionnel du temps présent ne va pas
devenir définitif."
Et puis il y a ceux qui sont nés durant la pandémie, ou juste
avant, et pour qui l'anormal est normal. Notre dernier petit-fils, 18
mois, a tellement bien assimilé les gestes barrières lors de sa
fréquentation de la crèche qu'il nous tend le poing fermé pour toucher
le nôtre en guise de bonjour ou d'au revoir. C'est mignon, et le sourire
qu'il arbore dénote bien l'absence totale de frustration ou de
souffrance, peut-être serions-nous bien inspirés de nous en imprégner.
Lu dans:
Paolo Rumiz. On dirait que l'aube n'arrivera jamais. Arthaud. 2020. 200 pages. Extrait p. 76
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