"D'un geste lent, les bras des grues
Coupent le ciel en grands quartiers
En font des tentes pour les rues
Et mille éclats de vitriers.
Ceux qui viendront de leur enfance
Trouveront-ils entre nos murs
Assez de ciel et d'espérance
Pour y dessiner le futur ?
Au long des courbes imprévues
Sur tout chantier, sur tout chemin
Les toits s'épaulent drôlement
Face au fortin d'ardoises nues
Face aux légers triangles blancs.
Dans cette ville d'un seul jet
Sans souvenirs et sans ratures
Laisserons-nous pour les projets
Assez de blancs dans l'écriture ? (..)
Pour tout appel, pour toute faim
La ville est pâte entre nos mains
En serons-nous le bon levain ?"
Antoinette Dalcq. Louvain-la-Neuve. Naissance d'une ville
Le 2 février 1971, la première pierre de Louvain-la-Neuve était posée
et ce geste marqua le début d’une grande aventure urbanistique, marquée
pourtant du sceau de l'amertume. Comme l'écrivait avec sensibilité
Antoinette Dalcq, "Louvain nous avait trop gâtés, si vivante en son
studieux passé, avec ses sombres canaux, ses clochers d'ivoire, ses
arbres noueux et ses cours des collèges. Ceux qui, contre leur gré, s'en
allaient donneraient le reste de leur vie pour déraciner l'arbre et
pour le replanter, trouvant en eux assez de feu
pour animer le cœur de la cité nouvelle. Mais la blessure mais la
déchirure / La grande l'inutile et tragique coupure / Entre chrétiens
qui œuvrent pour la vérité / Ensemble peut-être aurions-nous pu l'éviter
?"
Lu dans:Antoinette Dalcq. Estampes et médailles. Ed. J. Dieu-Brichart. 130 pages. Extrait pp. 55-57
Pour comprendre le Walen Buiten et la scission de l'Université de Louvain
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Louvain
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