"Une villa fenêtre ouverte.
Pins parasols chemin côtier
le ciel l’été le calme plat.
Le même morceau le même passage
sans cesse repris sans cesse interrompu.
Sur le clavier je me disais :
« Qui peut bien jouer ? »
La mer aussi semblait attendre
et partager dans l’immobile
cette impression qui s’en allait
en plein midi vers ce poème
pour le piano d’un inconnu
- un homme une femme ? -
qui transformait un air de jazz
en vagues touches d’éternité."
François de Cornière. Pour un piano.
Me revient soudain le souvenir du piano d'une maison voisine dont
les notes me charmaient, l'été, toutes fenêtres ouvertes. Étrange
sentiment d'imaginer que l(e)a pianiste est sans doute sexagénaire à
présent, les doigts peut-être déformés par les rhumatismes, dans quelle
rue, dans quel village, et après avoir vécu quelle vie?
Lu dans:
François de Cornière. Ces moments-là : Poèmes 1980-2010 . Le Castor Astral. 2010. 158 pages.
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