"Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal. Puissent-ils rester loin de nous, les songes et les chimères de la nuit. Méfiance, l'homme est une créature malléable, il faut se méfier des hommes."
Olivier Guez
Dépouillé comme son titre, rigoureux comme un livre d'histoire, lisible comme un roman "La Disparition de Jozef Mengele" ne dépare guère le Prix Renaudot qui lui a été attribué. Œuvre de mémoire également, à découvrir lorsque se font entendre les petites musiques de repli sur soi et de haine de l'autre. On a cru jusqu'ici à l'impunité d'un tortionnaire passant une fin de vie paisible et dorée sous les cieux de pays accueillants, on découvre un homme dont le passé criminel traque la fin de vie de manière indélébile, réduit à l'errance dans la peur de justiciers, en quête d'un peu d'affection monnayée. On peut échapper à toutes les justices de la terre mais pas à soi-même.
Lu dans:
Olivier Guez. La Disparition de Jozef Mengele. Grasset. 2017. 240 pages. Extrait p. 231
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