"Je me disais, ce matin, que j’ai beaucoup plus d’amis parmi les morts que parmi les vivants. Ce qui me rendra la mort plus douce."
M. Lobet
Réalité pour bon nombre de nos seniors, l'impression de ne survivre
qu'entouré de disparus rassure-t-elle pour autant? Pas sûr à une époque
où la foi en la survivance n'est plus de mode. Passage au cimetière hier
sur la tombe des parents avec quelques-uns de nos petiots, dans une mer
de fleurs et de feuilles d'or. L'aîné s'étonne de découvrir son nom sur
la pierre bleue, et l'explique avec ses mots à ses cousins et cousines
plus jeunes. On croise une classe de bambins grimés en sorcières,
vampires et monstres divers fêtant Halloween. Soigner la peur par la
peur, ou par la dérision, est une piste. Se laisser habiter un moment
par le silence du passé en est une autre. Les deux ne sont pas forcément
inconciliables.
Lu dans
Marcel Lobet. Icare Laboureur. Journal 1962-1986. Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique.2007. 252 pages. Extrait p.46
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