"La première utilisation de l'algèbre a concerné les problèmes d'héritages, souvent très compliqués, régis par des règles extrêmement strictes. Les équations furent l'outil adéquat permettant de déterminer les parts attribuées aux différents héritiers suivant les instructions du testament du défunt."
D. Guedj
Enfin. La tenace impression que l'algèbre ne sert à rien se voit
infirmée, et de belle manière. On apprend dans la foulée que les
Grecs, experts pourtant en géométrie et en arithmétique, ne sont
jamais allés jusqu'à créer l'algèbre. Cette discipline est née sur
les rives du Tigre, à Bagdad, au début du IXe siècle. Son
créateur, Mohamed al-Khwarizmi (780-850), un grand savant perse, a
rédigé Kitab al jabr i al muqabala, « traité du raboutage et de la
mise face à face », qui est la véritable fondation de la nouvelle
discipline. Le mot al jabr a donné «algèbre», universellement
adopté aujourd'hui. L'utilisation des chiffres arabes et leur
diffusion dans le Moyen-Orient et en Europe sont dues à un autre
de ses livres qui traite des mathématiques indiennes.
Hier ce caféjournal citait Férid-eddin Attar, mystique persan,
aujourd'hui Mohamed al-Khwarizmi, mathématicien persan, demain
peut-être Avicenne, prince des médecins persan, nés dans ces
régions troublées convoitées aujourd'hui par Daesh et souillées
par le sang de leurs otages. Ce qui s'y affronte dépasse largement
les frontières de notre siècle.
Denis Guedj. Les mathématiques expliquées à ma fille. Seuil. 2008. 165 pages . Extrait p 97-98.
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