"Moi qui passe et qui meurs, je vous contemple, étoiles!
La terre n'étreint plus l'enfant qu'elle a porté.
Debout, tout près des dieux, dans la nuit aux cent voiles,
Je m'associe, infime, à cette immensité;
Je goûte, en vous voyant, ma part d'éternité. "
Claude Ptolémée, dit l'Astronome.
Géographe, mathématicien, astronome, auteur de traités
d'optique, de tables chronologiques, d'un essai ("Sur les
harmoniques"), d'un ouvrage philosophique ("Sur les critères et
les principes
vecteurs de l'âme"), Claude Ptolémée, vécut à Alexandrie vers
l'époque de Marc Aurèle. Disciple de l'astronome Hipparque de
Bithynie, plus vieux que lui d'un demi-siècle, il le compléta
portant de 850 à 1022 le nombre des étoiles fixes cataloguées par
son prédécesseur. Ses ouvrages, traduits en arabe, servirent de
fondement à l'astronomie musulmane du Moyen Age; en Europe, son
système s'efforçant d'accorder les données mathématiques avec le
mouvement apparent des astres régna jusqu'à Copernic et Galilée.
Le jardin rouille sous la pluie, donnant sa juste tonalité à la
fête des morts. Nos pensées s'envolent vers tant d'êtres chers
disparus à notre vue, nous situant nous-mêmes dans le vaste cours
des choses. Il me plaît de m'y aider en lisant Ptolémée, plutôt
que Glycon dans une tonalité bien plus sombre : "Tout est rien,
tout est vide, et tout farce grossière. Nous sortons du chaos pour
devenir poussière." (Anth/pal. X.124).
Lu dans:
Seule épigramme connue de Claude Ptolémée, dit l'Astronome (IIème siècle de notre ère). Anth. Pal., IX
Marguerite Yourcenar. La Couronne et la Lyre. Gallimard. NRF 1979, 485 p., extrait page 381-382
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