"Quand le vaisseau d'Ulysse s'engagea devant l'île où vivaient les Sirènes, la brise qui le poussait tomba. Subitement, plus une vague ne froissa la surface de la mer. Le navire s'immobilisa alors dans une pluie d'or."
L'Odyssée. Ulysse et les Sirènes.
Dans un entretien réentendu hier, Jorge Semprun s'émerveillait d'avoir admiré le ciel empli d'étoiles à Buchenwald, et découvert que le camp sinistre possédait sa bibliothèque qui lui permit de lire Faulkner en allemand. La beauté sauvera le monde, disait Dostoïevski. J'ai eu la chance cette semaine de contempler un court moment la pluie d'or d'un ciel étoilé. D'avoir partagé cette étincelle d'éternité avec Ulysse et Semprun m'emplit de bonheur.
Lu dans :
Récit d'ULysse et les Sirènes dans: Pascal Quignard. Le nom sur le bout de la langue. Gallimard 1993. Folio 2698. 107 pages. Extrait pp 81-82.
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