« Mais finalement, ces raisins pourris, chez nous, ce n'est pas une catastrophe.»
A. de Lur Saluces
Que j'aime lire ces lignes d'oenologue, et les transposer. La pourriture a un nom, le botrytis cinerea, qui colonise progressivement le raisin du futur Chateau Yquem. Les légendes expliquent simplement et symboliquement ce qui est complexe à exposer. L'une d'entre elles veut qu'un des ancêtres du célèbre patronyme soit arrivé en retard pour faire les vendanges provoquant une sorte d'accident qui devint une prise de conscience. À l'inverse des autres vignobles craignant la pourriture comme on craint un parasite, les propriétaires tentèrent d'en tirer parti, produisant un vin liquoreux exceptionnel dont le seul nom fit rêver des générations d'amateurs. Comme l'effervescence en Champagne, à l'origine un handicap, un défaut devint un bienfait de la nature. Beau sujet de dissertation à l'heure de tant de vendanges dans nos classes et auditoires.
Lu dans:
Jean-Paul Kauffmann, entretiens avec Alexandre de Lur Saluces. La morale d'Yquem. Grasset - Mollat. 1999. 142 pages. Extrait p. 49
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