"En automne, je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin. Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles."
Khalil Gibran. Le Sable et l'écume
On peut imaginer un monde sans fleurs, sans papillons, sans marchés de Provence. Mais y serons-nous mieux? Je lis ce matin que quelque part dans le Maryland se pratiquent de curieuses expériences. Quand trois personnes se présentent à la porte d'un ascenseur, on donne à l'une un bouquet, à l'autre un stylo de marque, rien à la troisième. Celle qui reçoit les fleurs est d'humeur joyeuse pour faire le trajet vers les étages et n'arrête de parler, les deux autres ne voient pas leur comportement habituel modifié. Fleurissez une pièce, et jetez-y à y à terre un papier de caramel mou. Il se verra aussitôt ramassé, au contraire de la pièce voisine non-fleurie où quelqu'un parviendra peut-être bien à cracher le caramel lui-même par-dessus. Soumettez un auditoire à une session d'exercices de maths difficiles et mesurez les paramètres de stress des candidats (moiteur des mains, chaleur des extrémités, tics). Faites de même en ajoutant aux exercices la projection de mains réalisant inlassablement un bouquet: les indices de stress diminuent. J'aime imaginer, par-delà la beauté et l'arôme des fleurs utilisées, que des équipes sérieuses de chercheurs puissent se concerter pour imaginer d'aussi agréables expériences.
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