"Les coquillages, quand ils se blessent dans la mer, pour calmer leur blessure et la guérir, ils font de bel1es perIes tout autour, des perles toutes moirées, de vrais trésors qui possèdent le souvenir, la mémoire de la blessure... Eh bien nous autres les hommes, quand on se blesse, ou qu'on blesse quelqu'un, nos perIes à nous, ce sont les regrets, on se fabrique de beaux regrets, et dans une vie, qu'on soit prince, cordonnier ou sénateur, nos regrets sont écrits sur un grand livre, un superbe livre avec beaucoup d'or et d'enluminures."Philippe Claudel
Ce qu'un crustacé peut réaliser, - faire de ses blessures des trésors, - pourquoi nous les hommes ne pourrions-nous pas le faire? Sans pour autant être des Van Gogh, des Camille Claudel ou ou des Beethoven (qui créa le final de sa neuvième symphonie atteint d'une surdité profonde), ce devrait être à notre portée. Beau programme pour une journée de printemps qui s'ouvre comme un appel au renouveau.
Lu dans:
Quelques-uns des cent regrets. Philippe Claudel. Gallimard 2000. Stock Folio 2005. 182 pages. Extrait p.178
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