04 novembre 2014

Le raboutage et la mise face-à-face


"La première utilisation de l'algèbre a concerné les problèmes d'héritages, souvent très compliqués, régis par des règles extrêmement  strictes. Les équations furent l'outil adéquat permettant de déterminer les parts attribuées aux différents héritiers suivant les instructions du testament du défunt."  
    D. Guedj

Enfin. La tenace impression que l'algèbre ne sert à rien se voit infirmée, et de belle manière. On apprend dans la foulée que les Grecs, experts pourtant en géométrie et en arithmétique, ne sont jamais allés jusqu'à créer l'algèbre. Cette discipline est née sur les rives du Tigre, à Bagdad, au début du IXe siècle. Son créateur, Mohamed al-Khwarizmi (780-850), un grand savant perse, a rédigé Kitab al jabr i al muqabala, « traité du raboutage et de la mise face à face », qui est la véritable fondation de la nouvelle discipline. Le mot al jabr a donné «algèbre», universellement adopté aujourd'hui. L'utilisation des chiffres arabes et leur diffusion dans le Moyen-Orient et en Europe sont dues à un autre de ses livres qui traite des mathématiques indiennes.

Hier ce caféjournal citait Férid-eddin Attar, mystique persan, aujourd'hui Mohamed al-Khwarizmi, mathématicien persan, demain peut-être Avicenne, prince des médecins persan, nés dans ces régions troublées convoitées aujourd'hui par Daesh et souillées par le sang de leurs otages. Ce qui s'y affronte dépasse largement les frontières de notre siècle.    


Lu dans:
Denis Guedj. Les mathématiques expliquées à ma fille. Seuil. 2008. 165 pages . Extrait p 97-98.

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