«L'usine du futur n'aura que deux employés, un homme et un chien. L'homme sera là pour nourrir le chien. Le chien sera là pour empêcher l'homme de toucher à l'équipement.»
Warren G. Bennis
«L'espèce humaine sera [...] devenue une race dévouée à l'entretien
des machines. » La réflexion émise en 1964 par Isaac Asimov était
en-deça de la réalité. Loin des chaînes de montage des"Temps modernes"
de Charlie Chaplin, alignant des ouvriers asservis au rythme de leur
machine, des robots font actuellement tourner des usines entières.
Faut-il s'en réjouir ou s'en désespérer? Des patients me décrivaient, au
début de ma pratique, leur atelier où les chants accompagnaient les
gestes, et où les ouvrières - comme dans Carmen - fabriquaient les
cigares en les roulant sur leurs jambes nues. Entre cette vision
idyllique du travail et la déshumanisation d'une usine vide, cinquante
ans ont passé. L'homme et son chien connaissent plusieurs variantes:
vigie de nuit en usine certes, mais aussi chien d'aveugle, vagabond au
repos sur un banc de New York (voir l'image), promeneur en forêt avec
son compagnon à laisse. L'automatisation des tâches répétitives reste
avant tout une libération, pour autant qu'elle permette une activité de
substitution créative. Il faut se méfier des images au départ présentées
comme désespérantes.
Lu dans:
Rutger Bregman. Utopies réalistes. Seuil. 2017. 250 pages. Extrait p.176
Warren G. Bennis. Cité par Mark Fisher. The Millionaire's Book of Quotations. Thorsons. 1991. p. 15.
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