"C'est un endroit où tu prends congé de toi-même
cela ne meurt pas cela glisse de l'autre côté de la vie
si légèrement que c'est comme une danse."
Alessandro. Baricco.
A l'extrême nord du Danemark, une bande de sable se perd dans la mer. A Greenen (Skagen) deux mers s'affrontent avant de fusionner: la mer du Nord à gauche, la mer Baltique à droite. L'une semble apaisée, toute en vagues calmes de faible amplitude, l'autre comme agitée par des lames furieuses, sans cesse renouvelées, qui ne connaissent guère le repos. Site grandiose, terre d'inspiration des grands peintres impressionnistes danois qui en ont sublimé la lumière entre ciel et mer, Skagen constitue une parabole vivante, habitée comme d'autres endroits mythiques - Stonehenge, Pâques, l'embouchure du Saint Laurent - par un message qui dépasse l'humain. La confrontation séculaire de ces deux mers si différentes condamnées à fusionner se passe de paroles. Pareille au grand fleuve qui meurt à lui-même pour renaître dans l'océan, la contemplation muette de ces vagues éternelles s’entrechoquant sans fin, sans compromis ni perte d'identité, nous conforte dans l’acceptation de nos différences.
Lu dans:
Alessandro Baricco. Océan Mer. Trad. Françoise Brun . Gallimard.2002. 282 pages.
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