"Mon vieux à moi tous les mois
va à tout petits pas
empocher sa pension.
Il se ménage au retour
un détour insolite
chez le glacier du coin.Quand je serai vieux et tout seul
demain ou après demain,
je voudrais comme celui-là
au moins une fois par mois, avec mes sous si j’en ai
m’acheter une glace à deux boules et rêver sur leur saveur
à un monde rempli d’enfants. "
François Bérenger.
Moment aussi fugace qu'un oiseau qui se pose sur la branche, un vieux courbé sur sa canne apporte de l'autre main un cornet à deux boules à sa femme, encore plus handicapée que lui, restée dans l'auto. Puis s'en retourne chercher sa glace à lui, un vrai délice d'enfance. On oublie les années, le pays où on se repose et celui d'où on vient, le printemps qui se fait attendre. Ne reste que l'image suspendue et fragile de ce qu'est vivre en paix.
Lu dans:
François Bérenger. Le vieux. 1974
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire