"Aujourd’hui, on ne sait plus regarder une fleur sans la prendre en photo, pour la poster aussitôt sur Instagram et dire "Vous voyez, je suis sensible à la beauté du monde".
On est devenu bizarre...»
Jean-Louis Fernandez.
On ne se fie plus à sa mémoire. Là où on se souvenait d'un visage,
d'un paysage, d'un chant, d'une citation, d'un poème, voire d'un numéro
de téléphone ou d'une adresse, nous sommes pris d'une frénésie
d'appropriation dans les puces de nos smartphones, et ensuite de
restitution aux centaines d'amis de nos réseaux sociaux, blogs, listes
de diffusion. On ne peut plus avoir une réflexion sans s'empresser de la
partager comme parole d'évangile. Je n'échappe bien sûr pas à la règle,
et m'interroge quotidiennement sur cette manie. Combien de jours
pourrions-nous vivre débranchés de tout cela, ce serait pourtant une
belle expérience.
Lu dans:
Nicolas Crousse. On peut être nostalgique sans être réactionnaire. Le Soir. Jeudi 23 mars 2023. Culture p16
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