"Volets et rideaux se ferment lorsque l'obscurité succède au jour, ou s'ouvrent au spectacle de la pleine lune, du ciel étoilé, de l'orage ou de la neige. Cette occultation, utile pour augmenter la luminosité dans la pièce par réflexion de la lumière artificielle, contribue aussi à son intimité. L'éclairement y est encore au minimum de 250 à 500 Lux chez les riches alors qu'il dépasse rarement 50 à 100 Lux chez les pauvres. Riches ou pauvres jouissent pendant la journée d'un éclairement allant jusque 90.000 Lux. "
Philippe Samyn
L'ombre n'existe que parce qu'existe la lumière. La longue
réflexion de l'architecte Samyn sur l'ombre et la transparence
ouvre le champ à notre rêverie autant qu'à la réflexion. La
transparence diffuse de la brume ou du soleil frisant tempère les désagréments de la lumière trop
vive et adoucit les couleurs; l'ombre morcelée par le
mouvement lent des nuages, la pluie ou la neige, le frémissement de
l'eau ou du feuillage d 'un arbre, rend compte du temps qui
passe. L'intimité chaleureuse que procure l'occultation des pièces
quand tombe le soir favorise les belles conversations. L'éclairage parcimonieux des humbles chaumières
et la munificence des lustres des palais ne sont que pâles reflets de la
lumière du jour généreusement dispensée aux riches comme aux
pauvres. L'architecture est une reconstruction permanente de notre
relation à la nature.
Lu dans:
Philippe Samyn. Entre ombre et lumière. Académie Royale de Belgique. Collection L'académie en poche. 2017. 125 pages. Extrait p. 66
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