« Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez nous. »Les Fous de Bassan quittent l'île de Bonaventure depuis le début de la semaine pour migrer loin vers le Sud. A Percé toute proche, la ville se prépare pour une longue hibernation de six mois, hôtels et restaurant fermant bientôt leurs volets . Hier la brume a répandu ses voiles sur les vastes étendues du Bas Saint Laurent, et l'or des feuillages se ramasse maintenant à la pelle sur le sol des jardins des maisons. Est-ce bien le même pays que celui qu'on a connu? La ville de Québec, « miroir mon beau miroir suis-je bien la plus belle » se laisse découvrir aujourd'hui par pluie et vent battants, que dissipent heureusement l'érudition et la gentillesse de notre amie guide. « Mon pays, c'est l'hiver » chantait Gilles Vigneault, et ces images de fin de semaine enrichissent la palette plus qu'elles ne la dénaturent.
Jean Pierre Ferland
La longue migration des Fous nous interpelle : risquer une aventure de 5000 kilomètres pour une destination hasardeuse, rassemblant vieux, adultes et jeunes à peine formés, constitue-t-il un risque raisonnable selon nos critères ? Essentiel sans aucun doute pour survivre à l'hiver canadien et à la disparition de la nourriture qui l'accompagne. L'expression de « Sages de Bassan » leur irait sans doute mieux .
On rentre. Une fiole de sirop d'érable, un bonnet canadien, une chemise de trappeur et des couleurs plein les yeux : l'hiver peut venir.
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