"Une inondation n'a rien d'une mer. La mer entre en conversation avec vous. Elle vous presse, se dérobe, exige qu'on lui réponde. Les vagues et le sable qui se meut sous nos pieds ont leur cadence; quand on est dans la mer on en comprend intuitivement les motifs. Alors qu'une inondation ne cherche qu'à s'échapper. Elle ne vous parle pas, elle sait que jamais elle ne reviendra et ne perd pas son temps à badiner quand son seul but et de se retirer. "
Shih-Li Kow
L'écriture de la jeune auteure malaise Shih-Li Kow joue admirablement du proche et du lointain, du particulier et de l’universel, telle cette confrontation entre l'éternel de la mer complice et de l'événementiel d'une inondation meurtrière. La mer nourrit, porte les voyageurs lointains, protège ceux qu'elle héberge dans ses fonds, fait rêver de toute éternité. L'inondation, elle ... C'est par dizaines de milliers de personnes qu'elle fait évacuer périodiquement les populations malaises avec son lot d'images fortes d'étendues d'eau sans limite et de rues inondées dans lesquelles nagent des enfants sur des bouées de fortune. Ceci ne fait pas rêver.
Lu dans:
Shih-Li Kow. La Somme de nos folies. Trad. Frédéric Grellier. Ed. Zulma. 2018. 384 pages.
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