"L'île va l'île vient
au gré des marées
clin d’œil perpétuel à l'univers."
Ecrit à la craie, à la pointe de la petite île d'Orléans, face au Saint Laurent
Le mouvement naît de l’œil qui le regarde. Pour le marin soumis aux marées du grand fleuve, c'est l'île qui bouge et le vent qui la pousse. Elle n'est pas la seule à se mouvoir sans se déplacer. Les gracieux mobiles de Calder admirés hier à Montréal sont en mouvement perpétuel, sans avancer d'un pouce. Contrairement, les grandes oies blanches descendant en escadrilles du Grand Nord canadien dessinent dans le ciel du cap Tourment des portées musicales qu'une illusion de perspective paraît figer un court moment. Et c'est comme si chaque oiseau avait stoppé son vol pour devenir mélodie. Illusion d'immobilité, réalité de déplacement. Hors de portée haut dans le ciel, le busard immobile ne bouge ni n'avance, avant de piquer sur le mulot comme l'éclair. Immobilité et mouvement se déclinent dans ce cas moins dans l'Espace que dans le Temps.
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