"En d'autres termes le charme de la ruine consiste dans le fait qu'elle présente une œuvre humaine tout en produisant l'impression d'être une œuvre de la nature. Les mêmes forces qui par désagrégation, érosion, effondrement, envahissement de végétation, ont fini par donner à la montagne sa ligne générale, se sont exercées ici sur les murs."
Georg Simmel
L'émotion provoquée par une ruine conjugue l'évocation de la fragilité
de l'humain et sa grandeur, à la fois signe d'usure inéluctable et
résistance au passage du temps. Parfois, comme au Ta Prohm (sur le site d'Angkor (Cambodge)
l'envahissement de la végétation forme un équilibre entre culture et
nature qu'aucun autre type de création humaine ne saurait offrir: la
nature reprend ce que l'homme en a extrait pour en faire une œuvre
humaine, fragile équilibre entre des forces contradictoires, celles de
l'esprit qui élève et celles de la matière qui abaisse.
Lu dans :
Georg SIMMEL. Réflexions suggérées par l'aspect des ruines. Trad. Alix GUILLAIN. La Philosophie de l'aventure. Paris L'Arche. 2002. 128 pages. Extrait p.50
cité dans: L'avenir se prépare de loin. Les Belles Lettres. 20018. 230 pages. Extrait p.206.
Ta Prohm : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ta_Prohm
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