"Nous savons tout du prix des choses, mais rien de leur valeur."
Oscar Wilde
Le partage est-il une composante du bonheur? Selon une étude des Nations
unies, les trois quarts du bonheur des gens seraient basés sur six
critères: le pouvoir d'achat, la santé, les réseaux sociaux, la
confiance (la faible corruption dans les entreprises privées ou
publiques), les droits civiques et... la générosité vis-à-vis d'autrui.
Ceci suscite la réflexion sur la place d'une économie de partage dans
notre économie de marché. Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances
grec, évoque dans
son dernier opus l'utilisation des
cigarettes dans les camps de prisonniers de guerre, devenues
rapidement monnaie d'échange pour acquérir café, thé, savon et divers
services. La notion du "prix des choses" réapparaissait ainsi
rapidement, même
dans le dénuement le plus extrême. Ce ne fut pas toujours le cas,
et l'auteur rapporte le récit de son propre père dans les camps de
concentration de Makronissos et d'lkaria après la fin de la guerre
civile grecque (1946-1949), où les colis qui arrivaient étaient
aussitôt partagés sans monnaie d'échange. Non-fumeur, il demanda à
la famille d'envoyer des cigarettes, qui furent aussitôt
distribuées à ceux qui fumaient sans rien attendre en retour. Si
l'économie de marché crée de la richesse, l'économie de partage
crée de la valeur.
Lu dans:
http://worldhappiness.report/
Yanis Varoufakis. Un autre monde est possible. Pour que me fille croie encore à l'économie. Flammarion. 2015. 318 pages. Extrait pp 200, 201
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