ce qu'on voyait le mieux,
c'était la grande arche de la Défense.
C'était la misère,
les enfants marchaient pieds nus l'hiver
au milieu des rats, pas d'eau ni d'électricité,
et pas toujours quelque chose à manger,
et ce monument gigantesque éclairé
la nuit par des projecteurs est baptisé:
"L'Arche de la fraternité"
Alexandre Romanès
Perché sur la bouche de cheminée du voisin, un pigeon se réchauffe, partisan d'une réutilisation rationnelle de l'énergie. Dans les sous-sols du complexe de la Défense, à Paris, une armée de sans-abris occupe dès la fermeture des bureaux les réduits techniques, escaliers borgnes et espaces de rangement déshabités, en quête d'un peu de sécurité et de chaleur pour la nuit. Jour. Nuit. Deux mondes cohabitent dans le même espace géographique, sans que jamais leurs regards ne se croisent. La vision du pigeon m'amuse. L'autre moins.
Lu dans:
Alexandre Romanès. Un peuple de promeneurs. Histoires tziganes. NRF Gallimard. 2011. 128 pages. Extrait p.99
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