"Un homme ratisse des feuilles
en tas dans sa cour, un monceau,
appuyé sur son râteau, il les brûle
absolument toutes.
Le parfum emplit la forêt
des enfants s’arrêtent et respirent
l’odeur qui, dans quelques années,
deviendra nostalgie."
Jim Morrison
Septembre s'endort dans l'odeur âcre des herbes brûlées. Enfant, au
retour de l'école (13 ans, 13 ans… ni p’tit, ni grand comme le
chantait Charlebois) j'aimais saluer l'été qui se meurt en partant à
vélo dans la campagne proche m'emplir les narines de ces parfums
sauvages. Ils me reviennent aujourd'hui quand le feu prépare
la nature pour l'hiver. La vie serait-elle un long sentier parfumé?
Je saisis aujourd'hui pourquoi ces senteurs d'automne ne suscitent en
moi aucune nostalgie: leur odeur paillée, liée au grand nettoyage de la
nature en vue de sa renaissance n'a rien de commun avec le cramé
sinistre des incendies de guerre, de catastrophes naturelles ou des
crémations sauvages. Ce brûlé-là en appelle à l'avenir plus qu'au passé.
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