"Kilt ou double."
Ce soir je m'endors avec Tintin dans cette Ecosse mystérieuse, ramant seul dans sa barque vers l'Ile Noire au large du village de Kiltoch, réputée comme repaire d'une bête monstrueuse. A la poursuite du redoutable Müller, Tintin s'y rend malgré les avertissements des villageois et y découvre le quartier général d'une organisation criminelle qu'il fait arrêter ; il révèle aussi la vraie nature de la « bête » : un brave gorille nommé Ranko que Tintin confie par la suite à un zoo. La piste d’atterrissage utilisé par les faux monnayeurs de l'île n'est utilisable qu'à marée basse et est inspirée par l'aéroport écossais de Barra, seul aéroport situé sur une plage et immergé à certaines heures. On devine au loin le son d'une cornemuse trouant la brume et au fond de la barque un bac de whisky Glenfiddich pour le capitaine Haddock. Sans prendre position sur le bien-fondé des revendications nationalistes chères à Alex Salmond, on reste muet devant le trait allégorique d'Hergé qui cerne en une seule image de couverture les contours de cette région que ses lochs, ses monstres, ses whiskys, ses kilts, ses brumes et sa musique ont rendue à nulle autre pareille. On s'amuse à découvrir que l'Écosse ne possède qu'une seule frontière terrestre, au sud du pays, partagée avec l'Angleterre... et que c'est encore une de trop. Cernée de toute part par la mer qui la sépare de l'Irlande du Nord et des îles Féroé (territoire danois), son territoire n'est qu'une dentelle d'archipels aux 790 îles, de lochs, de fjords étroits et profonds débouchant tous sur le large. Il a été écrit que l'Histoire, c'est la Géographie: comment résister avec une configuration pareille aux sirènes de l'indépendance?
PS. Un référendum sur l'indépendance de l'Écosse se tient ce jeudi 18 septembre 2014, posant aux Écossais la question de leur indépendance
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