« Vous voyez, c'est une toute petite maison avec des toutes petites fenêtres et un tout petit jardin au fond d'une petite rue. » Elle se tourne vers moi, avec son regard familier, ni bleu ni brun, teinté d'ironie. « En revanche, quand j'étais petite, je rêvais tout en grand.»
Verena HANF.
Le beau roman de Verena HANF sollicite la mémoire d'enfance avec une
émotion digne des grands et déroule une intrigue subtile qui
surprend jusqu'à la dernière page. Me reviennent des brassées de
souvenirs de nos quatre moussaillons dans leurs "toutes petites
chambres, avec un tout petit jardin" dont ils sourient encore
maintenant. Y firent-ils de grands rêves? Bien présomptueux les
parents capables de répondre à cette question. On fit de son mieux
pour leur transmettre que "partir en mer avec de petits filets ne
ramène au mieux que de petits poissons", mais qu'est-ce qu'un grand
filet et un grand poisson? Les rêves d'enfance possèdent en outre la
fâcheuse tendance à se racrapoter avec les années, sauf pour
certains êtres rares qu'on envie. Le bonheur est-il la somme des
rêves réalisés, ou la capacité de continuer à rêver face à la vie
qui rétrécit ?
Lu dans :
Verena HANF. Simon, Anna, les lunes et les soleils. Escales des lettres. Le Castor astral. 2014. 150 pages. Extrait p.45
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