« Souvent au soir vos mains vous sembleront vides et le sommeil vous délivrera d'une pauvreté inexplicable. Chaque heure est loin de donner tout de suite son fruit. Si vous vous obstinez à épeler minutieusement la journée moribonde, vous n'aurez qu'une série de mots incohérents. Il faut attendre, des années peut-être, et la phrase peu à peu s'illumine. Et le temps semble se propager comme les musiques à bouches du dimanche soir qui, de trois accords changent le cœur des villages. »
Gustave Roud
Une phrase à enfouir comme pierre précieuse dans la main de l'homme
découragé par un labeur sans avenir, de la mère épuisée par les réveils
nocturnes, du demandeur d'emploi en quête d'utilité. Et de nous tous les
soirs mauvais où se déroulent nos questions mille fois posées, et
autant irrésolues. La quête du bonheur est une course lointaine.
Lu dans:
Gustave Roud cité par Jacques Lacarrière. Chemin faisant. Le Livre de Poche 5105. Fayard 1977. 317 pages. Extrait page 316
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