"Je ne connais pas d'autre voie pour vivre totalement la spiritualité que de l'affronter chaque jour aux épreuves et aléas du monde "
Jacques Lacarrière. Sourates
"L'un d'eux était un vieillard de cent cinq ans, surnommé Brasdargent. (..) Rétif et lui marchaient sur la route et le garçon lui dit: « Quelle chance vous avez, père Brasdargent, d'avoir vu tant de choses et de vous en souvenir! » Le vieillard lui répliqua: « Mon enfant, n'envie pas mon sort ni ma vieillesse. Il y a quarante ans que j'ai perdu le dernier des amis de mon enfance et que je suis comme un étranger au sein de ma patrie et de ma famille: mes petits-enfants me considèrent comme un homme de l'autre monde. Je n'ai plus personne qui se regarde comme mon pareil, mon ami, mon camarade. C'est un fléau qu'une trop Iongue vie. (..), l'inutilité de survivre à la mort lorsqu'on survit seul. Il n'est - il ne peut être - de survie ni d'immortalité que collectives. "
Lu dans
Jacques Lacarrière. Chemin faisant. LLP 5105. Fayard 1977. 317 pages. Extrait pp 96, 97
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