26 juin 2013

La vie, éphémère

« La vie des hommes sur la terre, ô roi, comparée aux vastes espaces de temps dont nous ne savons rien, me paraît ressembler au vol d'un passereau entrant par une embrasure de la grande salle qu'un bon feu, allumé au centre, réchauffe, et où tu prends tes repas avec tes conseillers et tes liges, tandis qu'au-dehors les pluies et les neiges de l'hiver font rage. Et l'oiseau traverse rapidement la grande salle et sort du côté opposé, et, après ce bref répit, venu de l'hiver, il rentre dans l'hiver et se perd à tes yeux. Ainsi de l'éphémère vie des hommes, dont nous ne savons ni ce qui la précède, ni ce qui la suivra... »
    Marguerite Yourcenar



Lu dans :
Marguerite Yourcenar. Le Temps, ce grand sculpteur. Sur quelques lignes de Bède la Vénérable. Gallimard. 1983. 248 pages.  

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