"Un voyage réussi ne va pas sans une part d'aveuglement."
JP Kauffmann
"Les abords d'Épernay ne sont ni plus laids ni plus décousus
qu'ailleurs. Ils se situent dans l'honnête moyenne de ces espaces
gaspillés qui se ressemblent tous. En lisant Julien Gracq ou Jacques
Lacarrière, on est frappé par la netteté des paysages, des villes et des
villages qu'ils décrivent. Cela ne date pourtant pas d'un temps si
lointain. La campagne était familière, entretenue, ses représentations
encore bien balisées. On était dans la continuation du Tour de France
par deux enfants, une suite beaucoup moins convenue et infiniment plus
poétique. La coupure entre le rural et l'urbain était encore assez
nette. Gracq et Lacarrière évoquent un pays aujourd'hui disparu. S'ils
n'étaient pas dupes des nombreuses disgrâces que subissait déjà le
territoire, ils n'ont voulu voir qu'une France indemme d'altérations."
Déjà comme un avant-goût des vacances d'été.
Lu dans:
Jean-Paul Kauffmann. Remonter la Marne. Fayard 2013 . 263 pages. Extrait p 122.
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