« Une histoire racontée peut signifier le monde avec plus de profondeur qu’un traité de philosophie »
Merleau-Ponty
Une histoire courte, découverte fortuitement, et que je trouve belle. 
"Cette  lettre, mon père l’a reçu 15 ans après sa mort.Un de
      ses anciens ─  quoi au juste  ? : camarade de lycée, de régiment,
      ou collègue? ─   s’excusait de n’être pas venu au rendez-vous du
      1er janvier 2000 sur les marches du lycée G… Il n’avait pas oublié
      le rendez-vous mais l’hiver et  la maladie ne lui avaient pas
      permis de faire le voyage. Il proposait une autre rencontre… Ma
      mère ne connaissait pas l’expéditeur, et comme elle était déjà
      très fatiguée à l’époque, je me suis chargée de la réponse. Cette
      lettre je ne sais ce qu’elle est devenue, je ne l’ai pas retrouvée
      dans les affaires de ma mère. Elle a dû être  détruite ou perdue
      dans tout le fatras du déménagement et c'est pourtant la seule
      lettre qui m'importait. Je n’ai jamais   regretté  de pas avoir
      cherché à en savoir plus. Les personnes s’en vont avec leurs
      mystères, et si mon père ne m'avait jamais raconté toutes les
      histoires de sa vie, je me devais de le respecter. L’an 2000
      représentait pour beaucoup de sa génération un évènement
      exceptionnel, et aussi une promesse d’espoir. Et maintenant ,
      est-il encore possible de  se donner rendez-vous dans trente ans ?
      Un jour couleur d'orange ? "
Lu dans:
Olala. La lettre de l’an 2000. 14 avril 2013. Mediapart.
 
 
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