"Comment ai-je pu t’aimer si mal, toi qui m’aimais tant ?"Une émouvante lettre de 80 pages qu’Yves Simon envoie à son père, cet "homme ordinaire," modeste cheminot à la SNCF, à qui il n’a jamais souhaité ressembler car si "ta vie était sans issue, je sus dès 10 ans que la mienne en aurait une." Et qu'il découvre au crépuscule de sa propre vie "lorsque le futile et l’essentiel apparaissent dans leur lumière crue" avoir été un être extra-ordinaire qui sut lui prodiguer à l’aube des années 50 un amour paternel si maternant. Qui "précautionneux, (me réveille) en douceur, m’embrassant tendrement sur le front, empressé comme une nounou noire aimante et dévouée".
Yves Simon.
Belle interrogation d'un écrivain qui s'interroge sur la transmission, parfois estompée, de sentiments et de valeurs ressenties comme négatives et qui néanmoins nous construisent. Ce père "à qui je n’ai pas voulu ressembler, mais que je porte en mon corps comme un précieux diamant, inaltérable de bonté, de magnanimité, de tendresse." Qui de nous ne se retrouve dans pareilles questions?
Lu dans:
M.-A.G.. L’amour en héritage. Lire. LLB. 5.12.2011. page 8.
Yves Simon. Un homme ordinaire. Nil Editions, coll. "Les Affranchis". 2011. 80 pages.
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