24 novembre 2011

L'arôme du pouvoir

"On ne meurt jamais d'une indigestion de compliments."
Jean Louis Debré

Ministre sous Chirac, Jean-Louis Debré s'amuse encore à la seule évocation des échanges autour de la table du Conseil des ministres. De Raffarin ("Monsieur le Président, vous avez été formidable") à Fillon ("Monsieur le Président, je voudrais vous dire avec gravité et émotion tout la confiance que je vous porte"), la gratitude est directement proportionnelle à la crainte d'être éconduits par le simple fait du Prince, mais comme le souligne Sarkozy, émoustillé par un si grand éloge: "Ce peut être important de se dire qu'on s'aime". Nobles pensées, émaillant les missiles et les turpitudes grouillant sous la nappe, parfois au-dessus, d'un monde insensible à la pitié. Détail amusant parmi d'autres: un café est servi au Président, les autres en hument l'arôme. La majesté se décline dans les détails.

Lu dans:
Bérengère Bonte. Dans le secret du Conseil des ministres. 2011. 260 pages. Editions du Moment. Extrait p. 143.

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