19 décembre 2005

Le destin de l'homme

"On ne naît pas homme , on le devient"
Erasme . Oeuvres choisies. (En exergue du petit ouvrage "Le métier d'Homme" (Alexandre Jollien)

Voilà qui nous aidera à bien commencer l'avant-dernière semaine de cette année. Vous en souhaitez une pincée de plus?
Marguerite Yourcenar place dans la bouche de l'empereur Hadrien un constat qui situe l'homme: « Quand on aura allégé le plus possible les servitudes inutiles, évité les malheurs non nécessaires, il restera toujours, pour tenir en haleine les vertus héroïques de l'homme, la longue série des maux véritables, la mort, la vieillesse, les maladies non guérissables, l'amour non partagé, l'amitié rejetée ou trahie, la médiocrité d'une vie moins vaste que nos projets et plus terne que nos songes 1. » Tel est, tôt ou tard, le lot commun, je ne le sais que trop. Mais où chercher les vertus à même d'adoucir la dureté de l'existence et comment forger l'état d'esprit, l'arme à opposer à l'ennemi?
Peut-être sied-il de partir de l'unique certitude, de la perspective du néant dont nous procédons et vers lequel nous sommes précipités chaque jour? Au cœur même des réjouissances, le tragique nous précède, tant que nous vivons. Le nier, c'est en quelque sorte le mettre au premier plan. Complice ou adversaire, il constitue la toile de fond, la substance même de ma condition. Un tel constat est évidemment loin de mettre en joie. Pascal l'avait vu. On cherche à fuir le tragique dans les jeux, dans l'action;

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