"Allant neuf !"
Qu'ajouter de plus au moment de tourner la page de l'an vieux ?
Je vous souhaite de tout coeur un bon passage d'année.
CV.
"Allant neuf !"
Qu'ajouter de plus au moment de tourner la page de l'an vieux ?
Je vous souhaite de tout coeur un bon passage d'année.
CV.
"En tant que vieux, je me supporte,
mais je ne supporte pas les vieux - les autres vieux."
Cioran
Avertissement:
Quand je serai une vieille femme je m 'habillerai en violet,
Avec un chapeau rouge mal assorti et qui ne me va pas,
Et je gaspillerai ma pension à acheter du cognac ou des gants d'été
Et des sandales de satin, et je dirai que nous n'avons plus d'argent pour le beurre.
Je m'assiérai à même le trottoir quand je serai fatiguée
Et je me gorgerai de ces échantillons gratuits qu'on vous verse dans les magasins, et je tirerai les sonnettes d'alarme
Et je raclerai bruyamment les balustrades de fer des bâtiments publics avec ma canne
Et je compenserai pour toute la sobriété de ma jeunesse.
Je sortirai en pantoufles sous la pluie
Je cueillerai des fleurs dans les jardins des autres
Et j'apprendrai à cracher.
Vous pouvez porter de hideuses chemises et devenir obèse
Et dévorer trois livres de saucisses d'un coup
Ou vivre de pain sec et de cornichons pendant une semaine
Et entasser plumes et crayons, et sous-verres à bière en carton et toutes sortes de choses encore dans des boîtes.
Mais pour le moment je dois porter des vêtements qui me tiennent au sec
Et payer notre loyer, et m'abstenir de jurer dans la rue
Et donner le bon exemple aux enfants.
Nous devons inviter des amis à dîner, et lire les journaux.
Mais peut-être devrais-je dès maintenant acquérir un peu de pratique?
Ainsi les gens qui me connaissent ne seront pas trop surpris et choqués
Quand soudainement je serai vieille et commencerai à m 'habiller de violet.
(Waming :
When 1 am an old woman 1 shaH wear purple
With a red hat which doesn't go and doesn't suit me
And 1 shaH spend my pension on brandy and summer gloves
And satin sandals, and say we've no money for butter.
1 shaH sit down on the pavement when l'm tired
And gobble up samples in shops and press alarm bells
And ram my stick along the public railings
And make up for the sobriety of my youth
1 shaH go out in my slippers in the rain
And pick the flowers in other people's gardens And leam to spit.
You can wear terrible shirts and grow more fat
And eat three pounds of sausages at a go
Or only bread and pickle for a week
And hoard pens and pendIs and beermats and things in boxes.
But now we must have clothes that keep us dry
And pay our rent and not swear in the street
And set a good example for the children.
We must have friends to dinner and read the papers.
But maybe 1 ought to practice a little now ?
So people who know me are not too shocked and surprised
When suddenly 1 am old, and start to wear purple.)
Jenny Joseph
Désopilante lecture de ce poème de Jenny Joseph, méconnu chez nous mais très populaire en terres anglo-saxonnes où il fut deux fois nominé comme "poème le plus populaire de la seconde moitié du XXe siècle".
Popularisé aux Etats-Uni, on le retrouve dans les années 80' sur d'innombrable calendriers, almanachs, supports de sagesse populaire.
Il me fait considérer différemment cette vieille habillée comme un clown, ce vieux qui pisse entre deux voitures, ces deux octogénaires qui - bras dessus bras dessous - descendent du tram en chantant une chanson grivoise.
Une certaine liberté serait-elle le privilège du grand âge?
"J'aime les tableaux qui me donnent envie de me balader dedans."
Pierre Auguste Renoir.
"Un bon livre n'est pas seulement un livre qui donne envie d'en lire un autre. C'est un livre qui donne envie de courir dans un jardin, de partir à la rencontre de quelqu'un pour nous jeter dans ses bras, d'aller coûte que coûte vers la vie! Quand les sens se réveillent et nous révèlent la merveille du créé, alors la question du sens de la vie perd son acuité, sa brûlure.
Les sens nous restituent le sens."
Christiane Singer. La quête du sens. Albin Michel. 2000.
On n'est pas loin du célèbre "Nathanaël, enseigne-moi la ferveur", de Nietzsche... Hasard? Y a-t-il jamais de hasard?
Je retrouve ce court extrait de Christiane Singer au moment de terminer la lecture de la superbe biographie de Nietzsche par Stéfan Zweig. Le talent littéraire de l'un au service de la compréhension de l'autre. On referme cet ouvrage avec une impression de coup de poing à l'estomac, nous laissant un moment sans réaction devant la trajectoire étonnante de ce philosophe demeuré énigmatique pour beaucoup d'entre nous.
La comparaison des derniers mois de l'existence de Nietzsche et de son contemporain Van Gogh (qui crée dans un état d'exaltation totale ses 70 toiles les plus lumineuses en l'espace de deux mois, puis se tue), est un morceau d'anthologie et fascine par leur similitude. Quelle folie commune les habite, ou quel génie? La démesure interpelle parce qu'elle touche de près à l'infini, et d'aucuns ont prétendu qu'on a nommé ceux qui en souffrent de fous pour mieux les neutraliser. Débat sans fin.
"Qui me dit que mon attachement à la vie n'est pas une illusion?
Qui me dit que mon horreur de la mort n'est pas simplement la réaction d'un individu qui, ayant quitté sa maison natale tout enfant, aurait oublié le chemin du retour?"
ZHUANG ZI (Tchouang-tseu)
Si l'on est sûr qu'il a réellement existé, on ne sait cependant que très peu de choses sur la personne de ce philosophe taoïste chinois qui vécut à l'époque des Royaumes Combattants (IVe siècle av. J.-C.). Les « Annales Historiques » de Sima Qian rapportent qu'il était originaire de la culture méridionale de Chu qui s'épanouissait dans le bassin moyen du fleuve Bleu. Il occupa des charges administratives subalternes et refusa le poste de Premier ministre que lui offrait le Seigneur de Chu.
Il termina sa vie complètement retiré du monde menant une vie nomade proche du peuple.
Une image connue de Zhuang Zi est l'histoire où le sage rêve qu'il est un papillon, mais en fin de compte, il se demande si ce n'est pas plutôt le papillon qui rêve qu'il est Zhuang Zi, ce qui pose la question de la possibilité de distinguer la réalité et le rêve, l'illusion. Ces idées se retrouvent dans le bouddhisme zen chinois et rejoignent celles de la Mâyâ indienne.
Je vous souhaite une bonne semaine
CV.
"Osons une métaphore. Pour définir tel silex, le spécialiste le soumet à de multiples tests physiques ou chimiques, il en mesure
mille caractéristiques, mais il ne peut découvrir celle de ses propriétés qui est la plus remarquable: la capacité de ce silex de produire une étincelle lorsqu'il est heurté par un autre silex. Cette performance, en effet, n'est pas celle d'un objet isolé; elle
a pour source la rencontre de deux objets.
De la même façon, la performance la plus décisive d'un être humain, celle qui fait de lui un produit du cosmos à nul autre pareil, ne peut pas être constatée si on l'isole. Cette performance inouïe est la capacité non seulement à être, ce qui est à la portée de tout objet, mais à se savoir être, ce qui est réservé à nos semblables. Elle ne peut se manifester que dans le rapport à l'autre; c'est le choc de la rencontre qui fait apparaître en chacun la conscience de sa propre existence.
Nous ne pouvons dire «je », c'est-à-dire parler de soi comme si l'on était un autre, que grâce aux « tu » qui nous sont adressés. L'éclair de la conscience ne peut jaillir que de la fécondation de notre pensée par celle de l'autre. Un humain ne peut donc être défini que par les caractéristiques de son insertion dans la communauté humaine. Ce qu'il est n'est pas seulement l'objet visible qui se manifeste, mais l'ensemble des liens qui le relient aux autres. Chacun est le produit d'une métamorphose: l'individu biologique fait par la nature devient la personne construite par les rencontres.
Oui, il s'agit vraiment d'une métamor~ phose, plus décisive et plus mystérieuse que celle de la chenille devenant papillon. Elle nous oblige à distinguer en chacun de nous deux humains: d'une part l'individu apporté par les mécanismes naturels de la procréation, d'autre part la personne construite par la rencontre des autres."
Albert Jacquard. Définir lêtre humain .
Un conte de Noël.
Le hasard des grandes mises en ordre me fait redécouvrir un document, écrit il y a 6 ans par une étudiante en médecine toute fraîche diplômée. Le texte est si simple et si beau que je ne résiste pas au plaisir de vous le partager ce soir de Noël.
Chantal est médecin généraliste et fête ce dernier Noël du millénaire
dans sa voiture et au chevet de ses premiers patients, ayant commencé un remplacement le 22 décembre.
Une imperceptible métamorphose du regard.
Situation étrange entre toutes: je suis médecin, ai un caducée sur mon pare-brise, et ce soir c'est Noël. Les gens se promènent avec de gros paquets enrubannés, ne prêtant guère attention à la jeune fille rêveuse qui dix ans plus tôt fêtait Noël comme eux , en toute insouciance. Quelque chose a changé dans ma vie, me modifiant fondamentalement, imperceptiblement et irréversiblement.
Je regarde ces familles occupées à préparer leurs fêtes, et je ne peux m'empêcher de songer à la précarité de l'équilibre que chaque famille tente de maintenir. Je ne peux m'empêcher de penser à toutes ces crises cachées sous des apparences de paix et de bonheur, crises dont mes patients viennent déverser le trop plein en consultation.
J'ai perdu cette insouciance et cette irresponsabilité de ceux qui pensent que ces façades heureuses sont la vraie vie. Le contact journalier avec la souffrance physique et mentale m'a rendue plus consciente de la nature humaine, et plus patiente avec la vie. Le poids des responsabilités, parfois au dessus de mes compétences ou de mes forces, m'a fait prendre conscience de mes limites, et m'a poussé à donner le meilleur de moi-même.
Et malgré ce "désenchantement" ( qui est en fait un autre enchantement face aux ressources de l'être humain!), je suis pleine d'admiration pour ces personnes décidées à donner et partager le plaisir de la fête. La contagion me gagne et je voudrais pour quelques jours retrouver mes yeux d'enfants. Sera-t-il possible de déconnecter dans ma tête le film de toutes ces vies et ces douleurs?
Chantal Renoy.
Médecin généraliste, décembre 1999
Je vous souhaite une joyeuse fête de Noël
CV.
"Ces beaux et grands navires imperceptiblement balancés sur les eaux tranquilles, ces robustes navires à l'air désoeuvré et nostalgique, ne nous disent-ils pas dans une langue muette et magique : quand partons-nous pour le bonheur?
Charles Baudelaire
Si le bonheur, ou la perception qu'on en a, demeure une denrée inéquitablement partagée, la capacité de rêver au bonheur nous est donnée à tous. Divers visages croisés ces dernières semaines me reviennent en mémoire en écrivant ces lignes.
Un couple croisé dans une brasserie à Toulouse, où j'avais choisi une table pour lire. Elle, plus tout-à-fait jeune mais encore belle, lui, du même âge et encore fier, bel habillage et allure chicos, prennent place à une table voisine pour partager un thé. Impressionnant d'observer à la dérobée deux regards non-crois&s pendant une demi-heure, sans qu'un seul mot ne s'échange, ni une ébauche de sourire, ni une complicité, ni une étincelle heureuse. Il ne manque rien, en apparence, il manque tout, peut-être. Lui quitte la table cinq minutes. A ce moment, seule, la femme sourit durant deux minutes, rêveuse. Etrange.
Deux tables plus loin, un vieillard fringant commande une bière trappiste, et en commente la qualité lors de son dernier passage. Courte attente de trois à quatre minutes, et un vieil ami, aussi vieux que lui, entre à son tour. Ils se sont manifestement donné rendez-vous et le bonheur de leur retrouvailles donne chaud au coeur: on s'exclame, s'étreint longuement, se prend par l'épaule, se commente les rides au visage et le pett bedon, une joie bruyante et contagieuse. Une deuxième trappiste clot ce moment de retrouvailles tant attendues. Etrange, aussi, la capacité de bonheur de certains à fêter les choses simples. Pour peu, on irait les rejoindre à leur table pour partager.
Vu ce matin sur les trottoirs du Botanique, un accordéoniste âgé faisant la manche, deux chiens dans leur panier, qui souriait tout seul en égrenant les notes avec tant de bonheur qu'on suspendait le pas pour partager plus longtemps la mélodie. Cinquante mètres plus bas, une jeune femme voilée de noir, prostrée la main tendue et le visage calé vers ses chaussures, quêtait elle aussi une piécette, ou je ne sais quoi. Etrange, tout-à-coup, on n'a plus l'envie de rire sans bien pouvoir analyser pourquoi.
Six personnes qui me sont restées totalement inconnues. Une sympathie innée bien diversément répartie. Et pourtant, tous individus humains balancés dans la même aventure humaine que la nôtre, tous les six épris de bonheur j'imagine. Quels sont leurs rêves la nuit quand le sommeil les rend égaux? Et à quoi rêvent-ils en s'endormant? On en revient soudain aux beaux grands bateaux de Baudelaire.
"Les esprits valent selon ce qu'ils exigent. Je vaux ce que je veux."
Paul Valéry. Mauvaises pensées et autres. Gallimard . 1942
Présomptueux? Moins qu'on l'imagine. Le même aimait à répéter en préambule à ses conférences "Je viens ignorer deant vous", excellente entrée en matière pour de pareils sujets.
Alimentant quelque peu davantage cette modeste réflexion sur la destinée humaine, pourquoi ne pas y ajouter ces quelques lignes de lumière extraites du dernier opuscule de Francis Dannemark
"Combien de vies dans une vie?
C'est comme demander combien de pièces dans un puzzle, dit-il. Lun en compte douze, l'autre douze fois plus, il en faudra mille ici, là quarante. Et chemin faisant,
on comprend que chacun aura
très exactement le temps
de compléter le sien, et que le nombre
de pièces n'aura rien signifié,
et que le temps lui-même,
cent ans, dix secondes, n'aura jamais été qu'un instant,
une fabuleuse fraction
d'éternité."
Puzzle. Une fraction d'éternité. Francis Dannemark. Le Castor astral . 2005.
"On ne naît pas homme , on le devient"
Erasme . Oeuvres choisies. (En exergue du petit ouvrage "Le métier d'Homme" (Alexandre Jollien)
Voilà qui nous aidera à bien commencer l'avant-dernière semaine de cette année. Vous en souhaitez une pincée de plus?
Marguerite Yourcenar place dans la bouche de l'empereur Hadrien un constat qui situe l'homme: « Quand on aura allégé le plus possible les servitudes inutiles, évité les malheurs non nécessaires, il restera toujours, pour tenir en haleine les vertus héroïques de l'homme, la longue série des maux véritables, la mort, la vieillesse, les maladies non guérissables, l'amour non partagé, l'amitié rejetée ou trahie, la médiocrité d'une vie moins vaste que nos projets et plus terne que nos songes 1. » Tel est, tôt ou tard, le lot commun, je ne le sais que trop. Mais où chercher les vertus à même d'adoucir la dureté de l'existence et comment forger l'état d'esprit, l'arme à opposer à l'ennemi?
Peut-être sied-il de partir de l'unique certitude, de la perspective du néant dont nous procédons et vers lequel nous sommes précipités chaque jour? Au cur même des réjouissances, le tragique nous précède, tant que nous vivons. Le nier, c'est en quelque sorte le mettre au premier plan. Complice ou adversaire, il constitue la toile de fond, la substance même de ma condition. Un tel constat est évidemment loin de mettre en joie. Pascal l'avait vu. On cherche à fuir le tragique dans les jeux, dans l'action;
"Langage d'avant le langage, le sourire dit toujours ce qu'aucun langage ne sera capable de traduire."
Patrick Devret . Le sourire. Gallimard NRF 1999.
Le célèbre et énigmatique sourire de Mona Lisa traduit à 83 % le bonheur, à 9 % le dédain, à 6 % la peur et à 2 % la colère, ont conclu des scientifiques qui l'ont décrypté.
Le chef d'oeuvre de Léonard de Vinci, qui garde son mystère depuis 500 ans, a été passé au crible d'un logiciel de reconnaissance des émotions, à l'université d'Amsterdam, aux Pays-Bas, rapporte l'hebdomadaire britannique de vulgarisation scientifique New Scientist.
L'algorythme utilisé, développé conjointement à Amsterdam et par des chercheurs de l'université d'Illinois (Etats-Unis), prend en compte les principaux traits du visage, tels que la courbure des lèvres ou les pattes d'oie autour des yeux, et les met en relation avec six émotions de base.
Platon dit: « Pour enseigner, il faut de l'éros. » L'éros est un mot grec qui signifie le plaisir, l'amour, la passion. Pour communiquer, il ne sert à rien de débiter du savoir en tranches, mais il faut aimer ce que l'on fait et aimer les gens qui sont en face de nous. L'enseignant est celui qui, à travers ce qu'il professe, peut vous aider à découvrir vos propres vérités.
E Morin Dialogue sur la connaissance, p.28, Édition de l'aube, 2002
"Comment la clarté des étoiles nous serait-elle visible si la nuit ne leur prêtait pas , pour s'en détacher, son fond de ténèbres?
Christiane Singer. Une passion entre ciel et chair.
Tout est à prendre en part égale sur cette terre. On repense au quatrain de Lao-Tseu
"Le malheur
marche au bras du bonheur
Le bonheur
couche au pied du malheur."
Telle déchirure à vingt ans se révèle une bénédiction à quarante, la vie distribue toute chose avec sagesse.
Gare du Nord
Mais que font les trains dans les gares
depuis qu'on ferre les chemins?
Dans les gares, les trains rêvent
et tous ces rêves de tant de trains
emplissent l'air dans les gares,
autour des gares et parfois loin.
Que font les humains dans les gares?
Ils consultent en courant
les horaires de l'amour
qui les attendait, qui les attend,
de l'amour qui les attendra.
Ils font rêver les trains
et vibrer l'air dans les gares,
autour des gares et parfois loin.
Francis Dannemark. Une fraction d'éternité
Note de l'auteur.
Un jour, on m'a proposé d'écrire un poème à propos d'une gare française. C'était pour le Printemps des Poètes. La SNCF, partenaire de l'opération, allait afficher des poèmes, en offrir aux voyageurs. J'ai choisi la gare du Nord, à Paris ,. c'est la seule gare que je
connaisse un peu, avec la gare du Midi, à Bruxelles. Si l'on se déplace en train, on ne peut pas connaître moins de deux gares. C'est aussi le nombre minimum de personnes requises pour une histoire d'amour digne de ce nom. Moins, ce n'est pas assez. Il arrive pourtant qu'on doive s'en contenter. Le voyage s'en ressent.
"Le bleu ne fait pas de bruit. C'est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle il s'enfonce et se noie sans se rendre compte de rien."
J.-M.Maulpoix, "Une Histoire de bleu", Mercure de France, 1992.
Ce que l'Occident veut imposer désormais au monde entier, sous couvert de l'universel, ce ne sont pas des valeurs, c'est justement labsence de valeurs. Partout où survit, persiste quelque singularité, quelque minorité, quelque idiome spécifique, quelque passion ou croyance irréductible, et surtout quelque vision du monde antagoniste, il fait imposer un ordre différent... Nous distribuons généreusement le droit à la différence mais, secrètement, et, cette fois inexorablement, nous travaillons à produire un monde exsangue et indifférencié. »
Jean Baudrillard (né en 1929 à Reims, germaniste de formation, habituellement reconnu comme sociologue et philosophe français)
Diagonales Est Ouest
en enlevant les feuilles
de la flaque de la cour
je libère la lune
HF Noyes . Haïku
"Un crédit à long terme, ça veut dire que moins tu peux payer, plus tu payes."
Coluche. Extrait du sketch Le syndicat - 1979